Mutations d’un tueur de céréales.
Deux nouvelles souches du champignon pathogène Ug99 ont été identifiées en Afrique du Sud et les experts craignent une propagation plus rapide que prévu.
« Les nouvelles mutations, identifiées l’an dernier en Afrique du Sud, vont rendre les cultures de blé plus vulnérables, alors que les champignons pathogènes vont profiter de nouveaux courants de vent pour migrer », a déclaré le Borlaug Global Rust Initiative, un institut américain qui se spécialise dans les maladies des céréales.
Cet ennemi des cultures de blé se retrouve maintenant en Iran après avoir infecté les champs du Kenya, du Yémen et d’Éthiopie. La première découverte provenait d’Ouganda en 1999 (Ug99).
L’Asie du Sud, qui produit 20 % du blé mondial et compte près de 1,5 milliard d’habitants, est particulièrement à risque de voir le pathogène se propager. La maladie fait tomber les plants et peut détruire toute la récolte.
Les spores continuent de se répandre par le vent et environ 90 % des variétés de blé de la région concernée ne sont pas résistantes aux souches d’Ug99. Les scientifiques qui travaillaient déjà pour trouver les meilleures variétés résistantes affirment que les nouvelles souches mutantes du champignon représentent un « sérieux défi ».
L’application de fongicide peut aider, mais celui-ci doit être appliqué sur toutes les parcelles infectées à un stage précoce pour freiner la propagation. Il faudra donc une collaboration mondiale pour remplacer efficacement les variétés de blé qui ne sont pas résistantes. Les deux nouvelles souches réduisent les possibilités à cet égard.
Un important congrès se consacre en ce moment au problème de l’Ug99 à Saint-Pétersbourg, en Russie.